Le retour des abeilles à Saint-Jacques-le-Mineur

ENVIRONNEMENT – Yvan Picotin souhaite que les abeilles reviennent à Saint-Jacques-le-Mineur. Pour l’aider, la Municipalité a offert un terrain de 3 km2 pour que des fleurs sauvages puissent y être plantées afin de les attirer. M. Picotin espère que les villages voisins lui emboîteront le pas pour ainsi voler au secours des abeilles qui sont en déclin.

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Pour mener à bien ce projet appelé «Moi, mes abeilles», M. Picotin s’est greffé au comité d’embellissement de la Municipalité, formé d’une poignée de bénévoles qui s’occupent de fleurir leur village.

Dans les prochaines semaines, des semences de fleurs sauvages seront plantées sur le terrain situé près des étangs aérés, qui servent au traitement des eaux usées. Et ce,  dans l’espoir que cette nourriture incite les abeilles à se rétablir dans la région.

Depuis une vingtaine d’années, les populations d’abeilles et autres pollinisateurs sont en déclin dans la plupart des pays industrialisés. Parmi les causes de cette mortalité, la communauté scientifique pointe l’utilisation de pesticides dans l’agriculture, dont les néonicotinoïdes, mais aussi la perte d’habitat et les changements climatiques, indique le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCCC) du Québec.

«Il y a beaucoup de grandes cultures (maïs et soja) ici et il n’y a pratiquement plus de fleurs sauvages, explique M. Picotin. On voudrait lancer un mouvement et répéter l’expérience sur plusieurs années pour que ça donne envie aux gens de s’intéresser à ce qui arrive aux abeilles.»

Le travail des abeilles et des autres pollinisateurs (guêpes, mouches, papillons, coléoptères, fourmis, etc.) est essentiel pour la reproduction de plusieurs espèces végétales, principalement les fruits comme la pomme, la fraise, le bleuet ou la canneberge.

Chose certaine, M. Picotin ne veut pas montrer du doigt les agriculteurs.

«Il y a une raison pour laquelle il n’y a plus d’abeilles, c’est qu’il n’y a rien pour les nourrir, dit-il. Il faut être positif. Ça va embellir le village et il va y avoir plus d’oiseaux. Ça va amener une diversité qu’on a perdue.»

Idée

Cette idée a germé dans l’esprit de M. Picotin il y a environ deux ans, lorsqu’il a pris connaissance d’un programme lancé par les céréales Cheerios. Des semences de fleurs étaient ainsi envoyées aux consommateurs pour favoriser le retour des abeilles.

«Je trouvais ça intéressant, rapporte-t-il. C’est aussi une façon d’impliquer les gens du village et les enfants.»

En effet, les élèves qui fréquentent l’école primaire Saint-Jacques ont été mis à contribution. Ils ont fabriqué de grandes affiches qui seront placardées dans le village pour faire la promotion du projet.

Les abeilles en chiffres
350 En plus de l’abeille domestique qui est élevée en apiculture, on dénombre plus de 350 espèces d’abeilles indigènes au Québec.
166 La valeur commerciale des abeilles, en tant que pollinisateurs, est estimée à plus de 166 M$ annuellement au Québec et à plus de 2 G$ au Canada.
70 Les pollinisateurs sont responsables de la pollinisation de près de 70% des plantes cultivées.
Source: MDDELCCC.

La population est invitée à participer à un ensemencement symbolique du terrain, le 28 mai, dans le cadre de la journée verte de la municipalité.