Le vent tourne pour le projet de parc éolien à Saint-Cyprien
JUSTICE. Au terme d’un procès de cinq jours qui se déroulait au palais de justice de Montréal, dans le dossier du projet de parc éolien à Saint-Cyprien-de-Napierville, les parties ont conclu une entente de principe pour un règlement hors cour, mardi le 27 mai. Cette entente sera présentée au conseil municipal lors d’une séance extraordinaire jeudi soir, puis devra être entérinée par le juge Paul Mayer de la Cour Supérieure du Québec vendredi. «Le pire des règlements vaut le meilleur des procès», a rappelé Me Daniel Bouchard, l’avocat de la municipalité, en s’adressant au juge.
Insatisfaits de la décision de la municipalité de Saint-Cyprien, qui refusait d’accorder le droit d’aménager huit éoliennes sur son territoire, le promoteur du projet et des citoyens qui souhaitent accueillir les immenses virevent sur leurs terres ont transporté le débat devant les tribunaux.
Alors que les avocats devaient faire leurs plaidoiries lors de la dernière journée d’audience, le mardi le 27 mai, le vent a tourné et les parties ont décidé de négocier.
Pendant que la cause était entendue par la Cour Supérieure, le promoteur a annoncé qu’il tiendra une séance d’information le 5 juin, à 18h.
«On veut s’investir pour favoriser l’acceptabilité sociale. On veut démontrer qu’on est ouvert à écouter la population, à prendre tous les commentaires et améliorer le projet, basé sur ce que la population veut pour son environnement», a affirmé la porte-parole de KSE, Lynn Jacobs, lorsque le Coup d’œil l’a rencontrée à Kahnawake, le 23 mai.
Le lieu exact de la rencontre n’est pas encore connu, mais selon Mme Jacobs, ce sera près du site proposé pour le projet, sous un chapiteau.
KSE se fait rassurante
Ce projet est important pour les Mohawks de Kahnawake, affirme la porte-parole. «Ça représente des revenus pour nous aider avec nos programmes et nos infrastructures, mais pas seulement pour nous, mais pour la communauté d’accueil. On pense qu’on peut établir de bonnes relations avec la communauté parce que nous sommes des voisins et c’est important d’avoir de bonnes relations avec les voisins.»
Selon elle, il est normal que les citoyens s’inquiètent pour leur qualité de vie, mais elle soutient que KSE va tout faire pour la préserver.
En ce qui a trait à l’impact potentiel des éoliennes sur les terres agricoles, Mme Jacobs soutient que KSE fera le nécessaire pour réduire les impacts sur la nature. «Nous les Mohawks, nous sommes un peuple agricole. C’est vraiment notre histoire, qui nous sommes. C’est important pour nous de minimiser les pertes agricoles.»
Mme Jacobs estime qu’au total, environ 18 hectares de terre agricole seront perdus lors de la construction des éoliennes. Cette surface sera réduite à environ 5,5 hectares, pendant l’exploitation du parc éolien.