Le vin au féminin vu par les Du Temple-Quirion

Vin – La neuvième édition de la Fête des vins se déroulera du 28 au 30, novembre au Marché Bonsecours de Montréal. Le thème, cette année, est le vin au féminin et mettra à l’avant-plan des chefs de restaurants prestigieux jumelées à des travailleuses du monde viticole. Parmi elles, on retrouve Nicole Du Temple ainsi que ses deux filles, Laurie et Sarah Du Temple-Quirion, qui travaillent toutes au vignoble Domaine St-Jacques, de Saint-Jacques-le-Mineur.

Les trois femmes du Domaine St-Jacques seront jumelées avec la chef Emma Cardarelli, du restaurant Nora Gray à Montréal. Mme Cardarelli aura comme mission de cuisiner un plat avec un des vins du Domaine St-Jacques, le Classique Blanc. Pour l’instant, le plat demeure un mystère.

«C’est vraiment un bel honneur, lance Laurie Du Temple-Quirion. Mme Cardarelli ne connaissait pas nos produits, mais elle a dit qu’elle nous avait choisis parce que nous sommes un vignoble familial.»

Pour Nicole Du Temple, cette activité est importante parce qu’elle démontrera l’apport des femmes dans l’industrie viticole.

«Ça va permettre de mettre des visages sur les femmes qui travaillent dans l’industrie», estime-t-elle.

Beaucoup de femmes

Et elles sont nombreuses, les femmes qui travaillent dans les vignobles québécois, fait remarquer Mme Du Temple. On ne les remarque pas toujours parce qu’elles ne sont pas nécessairement à la tête de l’entreprise. Mais elles oeuvrent dans toutes les tâches possibles, autant auprès des vignes que dans les bureaux et la boutique que sur les cuves.

«Il y en a dans les champs. Il y a des oenologues. Il y a des vinificatrices. Et il y en a qui décuvent, souligne Nicole Du Temple. Les femmes ont de l’intérêt pour ce domaine, et je ne vois pas pourquoi elles ne pourraient pas y œuvrer.»

La famille Du Temple-Quirion est une habituée de la Fête des vins. Ce sera sa septième participation cette année. Cela leur a donné l’occasion de rencontrer plusieurs producteurs québécois d’un peu partout en province et de tisser des liens.

«Il y a beaucoup de couples qui sont impliqués dans des vignobles, indique Laurie Du Temple-Quirion. Il y a toujours une femme qui y effectue des tâches. Il y en a moins que des hommes, mais nous sommes acceptées. Ce n’est pas un milieu sexiste. Même lors de salons, je n’ai pas l’impression qu’on va m’écouter moins que mon père.»

Force physique

La seule chose qui pourrait empêcher les femmes d’effectuer certaines tâches dans un vignoble serait leur force physique, pense Nicole Du Temple-Quirion. Mais même ce frein est en voie de disparition.

«C’est sûr que lorsqu’on fait du pigeage (mélanger du raisin dans la cuve pour une amélioration de sa macération) pendant 20 ou 30 minutes, ça demande beaucoup de force et d’énergie, explique-t-elle. Il faut casser la croûte et brasser pour la peine. Mais même ce problème-là, on peut le contourner en partie avec le bon équipement. Nous nous sommes procuré une cuve à remontée automatique, ce qui facilite grandement ma tâche. On s’équipe en conséquence.»

«Lorsqu’il y a un besoin, il faut que ça se fasse, précise-t-elle. Dans la boutique, les cuves, les champs, que ce soit mon mari (Yvan Quirion), Laurie, Sarah ou moi n’a pas d’importance. Mais il faut que ça se fasse.»