L’école primaire anglophone de Clarenceville pourrait rouvrir

ÉDUCATION – L’école primaire anglophone de Clarenceville a été désertée il y a 17 ans en raison d’un manque d’élèves. Malgré tout, la Commission scolaire Eastern Townships qui en est propriétaire ne l’a jamais condamnée. Des démarches ont été entreprises il y a deux ans pour sonder l’intérêt de la population des municipalités environnantes en vue de la rouvrir. La Commission scolaire et la municipalité croient que c’est possible.

Depuis la fermeture à la fin de l’année scolaire de 1999, les enfants qui ont le droit de fréquenter une école primaire anglophone ont été transférés dans des écoles à Bedford, à Farnham ou à Saint-Jean-sur-Richelieu tandis que d’autres ont plutôt fait le choix de fréquenter l’école francophone du Petit Clocher à Clarenceville.

Malgré tout, la Commission scolaire Eastern Townships continue d’entretenir minimalement l’école désertée de Clarenceville.

«Nous sommes très réticents en ce qui concerne la fermeture d’écoles anglophones, explique le président du conseil des commissaires de la Commission scolaire Eastern Towhsips, Mike Murray. Nous avons quatre écoles qui comptent moins de 50 élèves et on les maintient. Nous en avons plusieurs autres qui comptent seulement entre 50 et 100 élèves.»

Les communautés anglophones sont souvent peu nombreuses et réparties sur un vaste territoire. Dans ce contexte, continuer d’offrir une éducation en anglais à ces élèves représente un véritable défi. Selon M. Murray, il faudrait un minimum de 45 à 60 élèves pour pouvoir rouvrir l’école à Clarenceville.

«C’est un droit qu’ils possèdent et nous voulons leur offrir cette alternative», affirme M. Murray.

Rapprochement

À la fin de 2014, la Commission scolaire a approché la municipalité de Clarenceville pour discuter du projet de rouvrir l’école.

«Nous avons fait la promotion des conditions d’éligibilité à l’école anglophone dans notre bulletin municipal et sur le site Internet de la municipalité», rappelle la mairesse Renée Rouleau.

Début 2015, la MRC du Haut-Richelieu de même que les municipalités de Venise-en-Québec, Saint-Sébastien, Henryville, Noyan et Clarenceville ont voté des résolutions pour la réouverture de l’école. Depuis, le dossier n’a pas évolué.

«Les quatre derniers ministres de l’Éducation ont tenu des propos qui nous ont préoccupés, souligne M. Murray. Nous avons mis nos énergies ailleurs. Nous espérons que nous allons vivre plus de stabilité dans ce dossier.»

Opportunité

La mairesse de Clarenceville croit que la réouverture de cette école pourrait avoir un effet attractif pour les familles et les inciter à s’établir dans sa municipalité bilingue adossée à la frontière américaine.

«Ce serait une belle opportunité même si c’était juste une classe, soutient Mme Rouleau. La Commission scolaire nous offrait d’utiliser les autres locaux pour la communauté.»

Si des locaux venaient à manquer à l’école du Petit Clocher, des classes pourraient y être aménagées temporairement et ainsi éviter aux élèves de devoir fréquenter une école d’une municipalité voisine, suggère Mme Rouleau. Des cours pour les adultes pourraient aussi y être offerts.

«Tout ça est une question de timing, poursuit la mairesse. Il n’y a pas d’urgence. Il faut d’abord que la communauté embarque. On va s’asseoir et élaborer une stratégie.»

Mme Rouleau compte relancer les parents de sa municipalité pour connaître leur niveau d’intérêt. Elle souhaite aussi entrer en communication avec les municipalités voisines.

 

Travaux nécessaires

D’importants travaux de rénovation devront être exécutés avant que l’école ne rouvre. Si la Commission scolaire a entretenu le bâtiment de manière à en préserver la structure, plusieurs centaines de milliers de dollars seront nécessaires pour la remettre en état.

«On ignore les travaux qui sont nécessaires, mais on devra certainement refaire le système de chauffage et la ventilation, le système électrique et l’éclairage», prévient le président du conseil des commissaires de la Commission scolaire Eastern Towhsips.

Bien que ces investissements soient importants, M. Murray croit que la réouverture de cette école serait un atout pour la municipalité.

«Ce serait avantageux pour Clarenceville d’avoir une école anglophone, explique M. Murray. Ça lui permettrait de garder les enfants chez eux. Si tous les jeunes anglophones sont transportés ailleurs, un certain pourcentage va se sentir déraciné. Au fil du temps, ça va nuire à leur sentiment d’appartenance au village.»