Les agriculteurs ne chôment pas même l’hiver !
AGRICULTURE – Alors que la neige s’accumule dans les champs, on pourrait penser que les agriculteurs se prélassent sur une plage des Caraïbes en attendant l’arrivée du printemps. Or, il en est tout autrement. La seule différence comparée à l’été c’est qu’ils travaillent moins d’heures chaque jour.
C’est le cas pour Jérémie Letellier, un producteur de blé et de soya de semence et de maïs-grain à Saint-Cyprien-de-Napierville.
«Quand tu es propriétaire d’une entreprise, il y a toujours quelque chose à faire, explique-t-il. L’hiver, il y a du grain à charger, de la planification à faire et toute l’administration.»
Il doit planifier l’achat des semences et de l’engrais, de même que la vente des grains récoltés.
«Les entreprises deviennent de plus en plus grosses, observe-t-il. Il y a beaucoup de rattrapage à faire l’hiver. Notre horaire ressemble plus à un rythme auquel les gens sont habitués, du 9 à 5.»
Comme il est aussi impliqué au sein de l’Union des producteurs agricoles, ses moments pour se reposer sont plus difficiles à trouver.
«On prend quelques jours en juillet, dit-il. J’ai peut-être trois semaines d’arrêt complet dans l’année.»
Maraîcher
Même scénario du côté des Fermes Leclair et frères à Sherrington. Le propriétaire de l’entreprise, Jocelyn Leclair, produit des radis, des carottes, des betteraves et des oignons verts.
Lorsque les champs sont couverts de neige, l’entreprise importe des carottes de la Géorgie et des radis de la Floride. Ces produits sont réemballés à Sherrington et vendus aux chaînes d’alimentation.
«L’hiver, on entretient la machinerie et on fait des plans de culture pour déterminer qu’est-ce que je vais planter et où, explique M. Leclair. Et de l’administration, il y en a toujours à faire! Été comme hiver, ça roule tout le temps.»
Dès novembre, il doit aussi s’occuper des demandes pour organiser l’arrivée des quelque 60 travailleurs étrangers temporaires qu’il embauche pendant la haute saison. Toutes ses démarches doivent être complétées en janvier.
«On prend deux à trois semaines de congé par année, dit-il. On se prend aussi quelques fins de semaine de trois jours pendant la grosse saison.»
Serre
La production n’arrête jamais sous les 20 hectares de serres de l’entreprise Serres Lefort à Sainte-Clotilde. Chauffées grâce à la combustion de biomasse forestière, l’entreprise y produit notamment des poivrons, des concombres, de la laitue Boston et des transplants de différents légumes, et ce, même l’hiver.
«À l’automne, on prend du temps, confie M. Lefort. Au total, on arrête environ deux mois dans une année. Des fois à Noël et au jour de l’An, quoiqu’il arrive aussi qu’on livre aux chaînes d’alimentation ces jours-là.»