L’ex-maire Michel Lavoie honoré par la MRC

Arrêté par l’Unité permanente anticorruption (UPAC) alors qu’il était maire de Saint-Rémi, Michel Lavoie a reçu une plaque souvenir de la MRC des Jardins-de-Napierville reconnaissant sa «contribution exceptionnelle au développement du territoire ainsi qu’au bien-être de notre population».  Un geste qui étonne Michel Nadeau, directeur général de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques.  Selon lui, la MRC aurait dû attendre le verdict des tribunaux avant de lancer des fleurs à M. Lavoie.

Quatre autres maires ayant terminé leur mandat en 2013, soit Pierre-Raymond Cloutier (Saint-Michel), Alain Fredette (Napierville), André Giroux (Sherrington) et André Tremblay (Saint-Cyprien-de-Napierville), ont aussi été honorés lors de l’activité reconnaissance qui s’est déroulée le 11 décembre.

Paul Viau, le préfet de la MRC, a souligné «l’excellent travail fourni par chacun d’eux» et «la générosité avec laquelle ils ont contribué par leurs qualités personnelles au climat de bonne entente et de confiance au sein du Conseil de la MRC.»

Selon M. Nadeau, la MRC aurait dû attendre un an ou deux pour avoir le portrait complet de l’apport de M. Lavoie.  «M. Lavoie a beaucoup investi dans Saint-Rémi, mais je pense qu’on aurait dû attendre.  Il a peut-être fait des faux pas majeurs.  Ça peut être très gênant pour une MRC de couronner quelqu’un qui pourrait faire l’objet d’une condamnation par un tribunal», estime-t-il. 

Une pratique courante

La MRC estime qu’en tant qu’ancien maire de la MRC, Michel Lavoie, qui fait face à des accusations criminelles d’abus de confiance, de fraude et de complot, dans l’exercice de ses fonctions, mérite d’être honoré. L’ex-politicien été suspendu de son poste de maire par la Cour supérieure du Québec en août.

«On donne des plaques à tous les maires qui n’ont pas été réélus, explique la directrice générale de la MRC, Nicole Inkel.  Au sein de la MRC, tout a été à la perfection.  Il n’a pas été jugé coupable.»

Si M. Lavoie devait être reconnu coupable au terme de son procès, la MRC n’entend pas lui retirer sa plaque.  «Saint-Rémi c’est une chose et la MRC c’est autre chose, soutient Mme Inkel.  Il a fait du très bon travail à la MRC à titre de préfet et de maire.  Il a toujours fait un super travail.»

Pour Sylvie Gagnon-Breton, l’actuelle mairesse de Saint-Rémi, la remise de plaque aux anciens maires de la MRC est une pratique courante.  «Il a été préfet.  Il y a eu des réalisations.  Il était sur tous les comités», indique-t-elle.  Elle rappelle que M. Lavoie avait remis sa démission à la MRC, avant d’être suspendu de ses fonctions de maire.

Selon M. Nadeau, on ne peut dissocier le travail de M. Lavoie à Saint-Rémi et son implication au sein de la MRC.  «On ne peut pas séparer un individu.  Un individu a les mêmes valeurs partout où il est.  Il transporte ses valeurs d’un palier gouvernemental à un autre.»