Onde de choc à Saint-Rémi après l’arrestation du maire Michel Lavoie
C’est avec stupéfaction que beaucoup de gens ont appris l’arrestation, vendredi matin dernier, du maire de Saint-Rémi, Michel Lavoie, de son fils Sébastien, et de l’entrepreneur en construction Dominic Dorais. Les trois hommes ont été emmenés au quartier-général de la Sûreté du Québec à Montréal et interrogés durant plusieurs heures, avant d’être libérés sous promesse de comparaître au Palais de Justice de Longueuil le 8 mars prochain.
Le communiqué émis par le Service des enquêtes de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) indique que les trois hommes font face à 15 chefs d’accusation, alors que Construction Dorais Inc. doit répondre à deux chefs. Il s’agit d’accusations d’abus de confiance, de fraude et de complot. Les faits pour lesquels ils sont accusés se seraient produits entre le 1er septembre 2006 et le 30 septembre 2008.
Les faits allégués
La première affaire concerne un terrain situé au 1030, rang Saint-Paul. Pour cette seule affaire, il y a quatre chefs d’accusation. Le premier dit que Michel Lavoie « a commis un abus de confiance relativement aux fonctions de sa charge, commettant ainsi l’acte criminel prévu à l’article 122 du Code criminel ». Le deuxième chef concerne Dominic Dorais et dit que « a accompli ou omis d’accomplir quelque chose en vue d’aider un fonctionnaire, à savoir Michel Lavoie, maire de la Ville de Saint-Rémi, à commettre un abus de confiance… ».
Le troisième chef implique Michel Lavoie, son fils Sébastien et Dominic Dorais. Il stipule que « par la supercherie, le mensonge ou autre moyen dolosif, ont frustré toute personne intéressée à l’achat du terrain vacant situé dans un emplacement sur le rang Saint-Paul… d’une valeur dépassant 5000 $, commettant ainsi l’acte criminel prévu à l’article 380(1)a) du Code criminel ».
Le quatrième chef implique les mêmes personnes et dit que « ont comploté ensemble et avec une personne à l’emploi de la Ville de Saint-Rémi, afin de commettre un acte criminel, soit : une fraude envers toute personne intéressée à l’achat du terrain vacant situé dans un emplacement sur le rang Saint-Paul… commettant ainsi l’acte criminel prévu à l’article 465(1)c) du Code criminel en relation avec l’article 380 du Code criminel ».
La caserne de pompiers
La deuxième affaire concerne la caserne de pompiers. Une première accusation dit que « entre le 1er janvier et le 30 septembre 2008, le maire de la Ville de Saint-Rémi a commis un abus de confiance relativement aux fonctions de sa charge, commettant ainsi l’acte criminel prévu à l’article 122 du Code criminel ».
Une deuxième accusation concerne le maire ainsi que Dominic Dorais et Construction Dorais. Elle stipule que « entre le 1er janvier et le 30 septembre 2008, par la supercherie, le mensonge ou autre moyen dolosif, ont frustré le soumissionnaire ayant répondu à l’appel d’offre numéro 08-458 de la Ville de Saint-Rémi pour la construction d’une caserne de pompiers d’une somme d’argent d’une valeur dépassant 5000 $, commettant ainsi l’acte criminel prévu à l’article 380(1)a) du Code criminel ».
À cette accusation s’en est ajoutée une troisième. Elle dit que « entre le 1er janvier et le 30 septembre 2008, les accusés, par la supercherie, le mensonge ou autre moyen dolosif, ont frustré la Ville de Saint-Rémi d’une somme d’argent d’une valeur dépassant 5000 $, commettant ainsi l’acte criminel prévu à l’article 380(1)a) du Code criminel ».
Enfin, deux accusations, l’une contre Michel Lavoie, l’autre contre Dominic Dorais, ont été portées sur un dossier dont l’UPAC ne donne aucun détail, indiquant seulement qu’il s’agit du 81, boulevard Saint-Rémi, soit l’adresse d’affaires de Construction Dorais Inc. Il y est question d’abus de confiance.
Ces accusations sont le résultat de l’enquête menée par l’escouade Marteau suite à des perquisitions effectuées en juillet 2010 à Saint-Rémi. Rien n’avait transpiré de cette enquête jusqu’aux arrestations du 14 décembre dernier.
C’est, bien sûr, un dossier que nous suivrons en 2013.