Onipro fête 50 ans de succès
Le regroupement de producteurs d’oignons Onipro a célébré son 50e anniversaire lors d’un gala qui s’est récemment déroulé à LaPrairie et qui était animé par l’actrice et femme d’affaires Mitsou.
L’événement visait à souligner la réussite de ce modèle d’affaires, qui a permis à 3 générations de producteur de tirer leur épingle du jeu, tant au Québec, au Canada, qu’aux États-Unis.
«Onipro, c’est la preuve que les producteurs peuvent travailler ensemble vers un même but», a déclaré Marc-André Van Winden, directeur général d’Onipro, lors de l’ouverture du gala. Situé à Sherrington, en plein cœur des Jardins du Québec, Onipro regroupe 13 producteurs qui ensemble, cultivent 1 300 acres d’oignons.
«Onipro, c’est le plus gros producteur d’oignons du Canada, explique Éric Van Winden, de la ferme Delfland, dont la ferme fait partie du regroupement des 13 producteurs qui constituent Onipro. Onipro nous permet de vendre aux grandes chaînes en plus grande quantité et de vendre plus loin aussi. On exporte au Canada et aux États-Unis. Avec le coût des transports aujourd’hui et le fait que le dollar canadien est élevé, on exporte notamment dans la région de New York. Notre compétition est en Californie, mais c’est 36 heures de camions entre la Californie et New York, ça coûte cher en essence. Ici, on est beaucoup plus près. Ils peuvent commander le matin et recevoir le produit la journée même.»
Présentement, 60% des oignons emballés chez Onipro sont destinés au marché local et 40% sont exportés vers les marchés de New York, Boston, Philadelphie et la Floride.
Se regrouper présente plusieurs avantages pour les producteurs, qui autrement, se feraient compétition, ce qui aurait notamment pour effet de faire baisser le prix des oignons sur le marché et entraînerait une baisse de profitabilité pour l’ensemble des producteurs. «En se regroupant, ça nous permet de mieux servir les chaînes d’alimentation en exportant de plus gros volumes, explique Marc-André Van Winden. De cette façon, on peut couvrir l’ensemble du marché, toute l’année. De plus, ça nous permet d’acheter des équipements ensemble et ainsi d’en amortir le coût plus rapidement. Dans les dernières années, nous avons investi près de 700 000$ afin de renouveler nos équipements. Il faut voir qu’une seule machine d’emballage peut coûter 70 000 euros. Aussi, notre grande capacité d’entreposage nous permet d’obtenir de meilleurs prix puisque nous ne sommes pas obligés de baisser les prix afin d’écouler rapidement les oignons.»
Partage de l’expertise
Ce regroupement de producteurs permet aussi le partage d’information et d’expertise entre eux, de façon à améliorer leur productivité. De plus, ensemble, ils sont plus à même de face aux intempéries et peuvent ainsi continuer à offrir des oignons sur le marché, même si certaines récoltes peuvent être mauvaises à l’occasion.
«Le fait de se regrouper nous permet d’assurer un standard de qualité toute l’année, même si on a de mauvaises récoltes. Par exemple, lorsqu’il y a eu un épisode de microrafales en 2012, ensemble, on a quand même été capable de fournir les oignons à nos clients. Ça nous permet de mieux gérer le risque, explique M.Van Winden. Entre producteurs, on partage notre expertise de même que les résultats de nos expérimentations sur les différentes variétés d’oignons.»
Par exemple, ils sont allés de l’avant avec une technique visant à enrayer la mouche de l’oignon, qui a été développée par PRISME, qui est une association engagée dans la recherche, le développement et la mise en œuvre de bonnes pratiques agricoles, dans le but de réduire l’usage de pesticides chimiques. «Le principe est de relâcher dans les champs des mouches stériles, faciles à reconnaître, car elles sont roses. Elles ont été peintes par PRISME afin qu’on les reconnaisse, explique M. Van Winden. Chaque semaine, il y a des relâchées dans les champs.» Ces mouches stériles s’accouplent avec les mouches de l’oignon et ces dernières pondent alors des œufs vides. De cette manière, aucune larve ne peut se développer.
Des projets pour encore 50 ans
«Nous prévoyons investir de 2 M$ à 3 M$ dans les prochaines années. On veut ouvrir des marchés aux États-Unis. Dans 10 ans, je veux emballer 25% à 30% de plus que maintenant», explique M. Van Winden.
Leur modèle d’affaires est basé sur l’abolition d’intermédiaires. Plutôt que de vendre des oignons en vrac à des emballeurs, qui au passage, vont récolter une part du profit, Onipro cherche à emballer les oignons directement selon les formats que requièrent les chaînes d’alimentation.
«Auparavant, on emballait beaucoup des sacs de 50 livres d’oignons. Maintenant, on n’en fait presque plus. On emballe presque uniquement des 2, 3 et 5 livres. C’est davantage de manutention, mais au final, notre client sauve et nous aussi», indique le producteur.