Peter Clark affronte les incendies depuis 50 ans

PROTECTION. Peter Clark, de la brigade de Clarencevile-Noyan, a été honoré à l’Assemblée nationale du Québec, récemment, pour ses 50 ans de service.

La députée d’Iberville, Audrey Bogemans, s’est adressée au valeureux pompier et l’a félicité pour ses accomplissements, alors qu’il prenait place dans les banquettes réservées au public aux côtés de ses collègues Michael Johnston, directeur du service de sécurité incendie, et Karl Loyer, chef aux opérations.

Quatrième génération

Peter Clark est l’héritier d’une longue tradition familiale. Son père Erle, son grand-père Ross et son arrière-grand-père Amasa ont tous combattu les incendies avant lui dans la région de Clarenceville.

« Je n’ai pas connu mon arrière-grand-père, qui est décédé avant ma naissance, mais j’ai eu la chance de me joindre à la brigade alors que mon père et mon grand-père étaient toujours en poste », indique M. Clark.

Ce dernier a été embauché comme pompier en juin 1973, à l’âge de 17 ans. Cinquante ans plus tard, il est toujours au travail et ne parle pas encore de retraite.

« J’ai appris mon métier au gré des interventions. Lors de mon entrée en fonction, les pompiers ne recevaient aucune formation. Les premiers cours ont débuté en 1985 et étaient donnés par les commissions scolaires. L’École nationale des pompiers du Québec (ENPQ) a ensuite pris la relève », indique-t-il

Peter Clark a été promu chef adjoint en août 1988, puis directeur en octobre 1995.

Durant cette période, celui-ci a notamment collaboré à la création d’une équipe de premiers répondants. « L’équipe de Clarenceville-Noyan a été parmi les premières à voir le jour en Montérégie », précise-t-il.

M. Clark a par ailleurs agi comme gestionnaire de formation avec l’École nationale des pompiers du Québec. On lui doit notamment la création du premier cours d’officier en anglais offert par l »ENPQ.

« La première cohorte réunissait une vingtaine de pompiers de Clarenceville, Hemmingford, Philipsburg, Bedford, Stanbridge East et Sutton », résume-t-il.

Entraide entre les brigades

Le père de Peter Clark, Erle, est à l’origine de la création du service de sécurité incendie régional desservant la municipalité de Noyan, le village et la paroisse de Clarenceville (aujourd’hui le SSI de Clarenceville-Noyan).

Peter Clark a pour sa part mis en place un système d’entraide entre les services de sécurité incendie de sa région natale. « À l’époque, chaque brigade travaillait en solo », explique-t-il.

De nos jours, le SSI de Clarenceville-Noyan peut notamment compter sur l’appui des brigades de Saint-Sébastien, Venise-en-Québec, Henryville, Saint-Bernard–de-Lacolle, Bedford et Saint-Armand. Deux brigades de l’État de New-York, celles de Champlain et de Rouses Point, peuvent également être appelées en renfort au besoin.

M. Clark a notamment agi comme président de la Franklin County Mutual Aid Association, vice-président du Grand Isle County Mutual Aid, membre du conseil d’administration de la Franklin County Fire School et membre du bureau de direction de la North Country Fire School.

Sauvetage nautique

Sensibles aux dangers associés à la présence de la rivière Richelieu et du lac Champlain, Peter Clark a par ailleurs collaboré à la mise sur pied d’un programme de formation pour le sauvetage sur l’eau. « Les États-Unis, dit-il, offraient déjà des cours de sauvetage sur glace, mais il n’y avait pas d’équivalent au Québec. Le SSI de Clarenceville-Noyan a été parmi les premiers à disposer d’une équipe dédiée au sauvetage nautique. »

M. Clark a également fait campagne auprès du ministère de la Sécurité publique en faveur de l’utilisation des camions-citernes aspirateurs.

« Nous avons fait l’acquisition du tout premier véhicule de ce type approuvé par le programme ULC. Ce camion de 3500 gallons US qui ressemble au véhicule utilisé pour la vidange des fosses septiques peut vider une piscine en deux minutes avec un minimum de six pouces d’eau. L’utilisation d’une autopompe est beaucoup moins rapide et nécessite un minimum de trois pieds d’eau », explique-t-il.

Incendies mémorables

Peter Clark est officier au sein du SSI de Clarenceville-Noyan depuis 35 ans et en a été le directeur d’octobre 1995 à mai 2019, soit pendant près d’un quart de siècle. Il agit maintenant comme directeur adjoint.

« J’ai exploité une ferme laitière jusqu’à ma nomination comme directeur de la brigade. Quand on est pompier à temps plein, on n’a pas le temps d’entretenir des animaux », précise-t-il.

Le cultivateur-pompier se concentre aujourd’hui sur les grandes cultures (maïs, soya, blé et foin) sur des parcelles de terre d’une superficie cumulative de 300 acres. Ces installations sont situées à Clarenceville et à Noyan (la ferme familiale d’origine datant de 1837).

Au fil des ans, M. Clark et sa brigade ont eu à combattre plusieurs incendies de ferme. « Ce type d’incendie est difficile à contrôler car la bâtisse est à aire ouverte et le feu généralement d’origine électrique se répand rapidement d’un bout à l’autre du bâtiment », indique-t-il.

-Au-delà des feux en milieu agricole, M. Clark a également été marqué par l’incendie du vieux magasin général de Clarenceville. « Le feu a ravagé l’édifice, dit-il, mais nous avons réussi à sauver la maison voisine, tout ça en plein cœur du village. »

En plus de protéger la population contre l’élément destructeur, la brigade dirigée par Peter Clark a toujours su s’impliquer au sein de la communauté. Celle-ci organise notamment un brunch au centre des loisirs lors du week-end de la fête des Patriotes (Victoria Day). Elle s’occupe également du kiosque de poutine au tournoi de balle-molle local en août (ClaraFest) et collabore à la collecte de denrées non périssables en décembre (guignolée).