Présidente d’Esperanza Événementiel: entrepreneure depuis ses 18 ans

AFFAIRES – De son propre aveu, Jémilie Dupéré n’a jamais toléré qu’on lui dise quoi faire. C’est pour cette raison qu’elle a décidé de devenir sa propre patronne à 18 ans en fondant Esperanza Événementiel. L’entreprise se spécialise dans l’organisation d’événements corporatifs et privés. 

«J’aime accomplir les choses par moi-même et aller jusqu’au bout. Je peux passer jusqu’à 15 heures par jour à travailler sur un projet», explique la jeune femme de Saint-Rémi âgée de 22 ans.

C’est sa mère qui l’a incitée à mettre sur pied sa compagnie.

«En secondaire III, j’avais décidé d’arrêter l’école. J’étais tannée et j’avais une tête de cochon», mentionne-t-elle.

Sous les encouragements de ses parents, elle a achevé son secondaire IV. Elle a entrepris successivement des cours en pâtisserie et en infographie dans le cadre d’un diplôme d’études professionnelles, sans les compléter toutefois.

Voyant que sa fille était créative et n’aimait pas le travail répétitif, sa mère lui a conseillé de devenir organisatrice d’événements.

«À 17 ans, j’ai suivi une formation de trois mois chez Zoom académie à Montréal, poursuit Jémilie Dupéré. Depuis ce temps, j’ai pogné la piqûre!»

Esperanza Événementiel

La création de son entreprise est venue naturellement.

«Je me suis lancée dans tout ce que je pouvais et j’aimais faire: décoration florale, de salles, placer l’éclairage. Avec Esperanza Événementiel, nous pouvons organiser des mariages, des fêtes familiales et privées, des événements pour des collectes de fonds, lancement de produits, etc.», souligne-t-elle.

Le chaînon

Parmi les événements qu’elle a mis sur pied, la Saint-Rémoise cite le Red and Black au profit de l’organisme montréalais Le Chaînon qui aide les femmes en difficulté.

«C’était un cabaret burlesque qui se déroulait au Lion d’or. Il y avait plusieurs artistes en humour, danse et chant. La totalité des profits est allée au Chaînon. Je n’ai pas fait de déficit. C’était une réussite. Quand l’événement était fini et que je suis montée sur le stage, j’ai regardé mon père et je me suis mise à pleurer. C’était un des plus beaux jours de ma vie», se rappelle Mme Dupéré.

Elle se dit fière aussi du gala pour Génération Elles avec la participation de l’ancien entraîneur des Canadiens, Jacques Demers.

«En créant mon entreprise, je veux donner la preuve aux filles qu’on est capable de réaliser nos rêves.»

-Jémilie Dupéré, présidente d’Esperanza Événementiel

Intimidation

Lors de l’entretien, Jémilie Dupéré a souligné la fierté qu’elle éprouve envers sa compagnie. Une fierté qui tire sa source du fait qu’elle a été victime d’intimidation à l’école.

«Ça a commencé au primaire en 3e année jusqu’à mon secondaire II. J’ai eu aussi beaucoup de difficultés avec les profs. En plus, j’avais une dyslexie et un trouble déficitaire de l’attention (TDA). On me disait que je ne serais jamais capable de rien faire dans la vie; que j’allais avoir de la difficulté», confie-t-elle.

Devant l’adversité, elle a su trouver la détermination nécessaire pour aller de l’avant.

«Ça a l’air ridicule de dire ça, mais l’intimidation est la plus belle chose qui me soit arrivée. Si ces personnes ne m’avaient pas fait si mal, jamais je ne me serais rendue aussi loin. Je voulais leur prouver que je n’étais pas celle qu’ils disaient. On survit et on devient plus forte», termine-t-elle.