Les producteurs veulent que la rivière l’Acadie soit nettoyée

AGRICULTURE – Les agriculteurs ont profité du passage des députés Stéphane Billette et Jean-Claude Poissant à Sherrington, le 15 décembre, pour réclamer que la rivière l’Acadie soit nettoyée. Cela permettrait de prévenir des inondations comme celle qu’ils ont connue au mois cet été.

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Des événements météorologiques comme ceux du 4 août ne sont jamais survenus en 70 ans d’agriculture dans la région, estime Denys Van Winden, dont l’entreprise est située à Sherrington. Quelque 200 mm de pluie sont tombés, après que la grêle ait ravagé les champs, avec des vents de type tornade, qui ont renversé des remorques.

C’est le débordement de la rivière l’Acadie qui a causé le plus de dommage. L’eau est sortie de son lit pendant 80 heures, ce qui a entraîné la perte des légumes qui devaient être récoltés. Les agriculteurs ont aussi subi des pertes indirectes, notamment par le fait qu’il leur a été impossible d’entrer dans les champs pendant plusieurs jours.

Denys Van Winden réclame que des budgets soient alloués au nettoyage de la rivière l’Acadie.

Cause

La rivière l’Acadie serpente à travers les champs, avant d’aller se déverser dans la rivière Richelieu, dans le secteur de Carignan. Avec le développement du secteur immobilier qui s’intensifie en aval, de plus en plus d’eau de pluie est acheminée et déversée dans la rivière.

«La rivière l’Acadie n’a pas été entretenue depuis 40 ans, déplore M. Van Winden. Tout le monde décharge son eau dans la rivière, autant les villes que l’agriculture. La quantité d’eau augmente, mais sa capacité d’écoulement diminue. Ça va jusqu’à des arbres qui poussent au milieu de la rivière.»

Les agriculteurs ne peuvent pas intervenir directement, car ce cours d’eau est sous la protection du ministère de l’Environnement, précise M. Van Winden.

«On peut préserver la nature et maintenir les terres agricoles. On peut faire les deux.»

-Marcel Groleau, président de l’UPA

Solution

Si les événements du 4 août sont exceptionnels, il n’en reste pas moins que les agriculteurs de la région ont connu au moins trois inondations majeures au cours des 12 dernières années, rappelle Gerry Van Winden, président de Vegpro International. De son côté, il estime ses pertes à environ 7 M$, causées par les événements du mois août. Il réclame une action rapide des élus pour que ce cours d’eau soit entretenu.

«Qui va être le leader dans ce dossier ?», a-t-il demandé aux députés Billette et Poissant. M. Billette a répondu que ce sont les MRC qui ont cette responsabilité. Selon Denys Van Winden, la MRC des Jardins-de-Napierville n’a pas les moyens de corriger cette problématique.

«Je pense que pour les MRC, gérer un problème comme la rivière l’Acadie, c’est énorme», a commenté Marcel Groleau, président de l’Union des producteurs agricoles, qui était présent le 15 décembre.

«Si on se met la tête dans le sable, les problèmes vont devenir de plus en plus sévères, pense Denys Van Winden. Il ne faut pas attendre qu’on meure. On souhaite que des budgets soient affectés au problème de base.»

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