Projet controversé de construction de route à Sainte-Clotilde

MUNICIPAL – Le conseiller sortant et candidat à la mairie de Sainte-Clotilde, Guy-Julien Mayné, dénonce le maire, Clément Lemieux, qu’il accuse d’avoir autorisé la réfection d’une route sans consulter le conseil.

En 2016, les élus avaient rejeté la soumission la plus basse, déposées par l’entreprise Sintra, pour la réfection d’un tronçon de route de 1,1 km, la considérant trop élevée.

«Où ça ne fonctionne pas, c’est qu’en 2017, pour faire le 3,3 km restant, on n’a pas voté de résolution, déplore M. Mayné. M. Lemieux s’est basé sur une résolution de 2016 pour donner des contrats de gré à gré.»

M. Lemieux prétend qu’il avait l’aval du ministère des Affaires municipales pour agir de la sorte. «C’est la municipalité qui a fait le travail, dit-il. On a loué l’équipement et on a engagé des opérateurs. Une municipalité a le droit de le faire elle-même si elle a ses plans et qu’ils sont conformes.»

M. Mayné lui reproche aussi d’avoir remis 115 000 $ en chèque à un entrepreneur, en main propre, sans avoir consulté le conseil. «J’aurais dû aller en conseil là-dessus, convient M. Lemieux. Je ne veux pas me défendre. Je l’ai fait dans le feu de l’action.» Le maire soutient avoir réussi à faire économiser 350 000 $ à la municipalité de cette façon.

Entre-temps, l’entreprise Sintra a fait parvenir une mise en demeure à Sainte-Clotilde. «On a remis ça à notre avocat et à notre assureur, dit M. Lemieux. Sintra ne réclame pas de montant. Une réponse va être donnée disant qu’on était conformes dans ce qu’on a fait.»

UPAC

Il semble que l’Unité permanente anticorruption (UPAC) s’intéresse à ce qui se passe à Sainte-Clotilde.

M. Mayné dit avoir été rencontré pendant trois heures par les enquêteurs de l’UPAC, dans les bureaux de la Sûreté du Québec à Ormstown, il y a environ un mois, à propos de ce projet de route.

Au moins une autre personne a elle aussi été rencontrée par les enquêteurs, précise M. Mayné.