Projet Shiprider: La GRC et la Garde côtière américaine naviguent ensemble
Sécurité maritime – Le week-end dernier avait lieu la première sortie d’une équipe de policiers participant au projet Shiprider, sur les eaux du Richelieu, à Lacolle. Trois policiers de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et un membre de la Garde côtière américaine (USCG) ont patrouillé ensemble en eaux canadiennes à bord d’un Zodiac afin de renforcer la sécurité maritime le long des voies navigables communes aux deux pays. Une première au Québec.
Le projet Shiprider, qui consiste en une collaboration permanente entre la GRC et la USCG, a été mis en œuvre en 2005, mais cet accord avec les États-Unis en matière de sécurité n’a acquis force de loi qu’en 2012. Des opérations se sont déjà déroulées ailleurs au Canada dans le cadre de ce projet, mais au Québec, la toute première s’est tenue sur les eaux du Richelieu, les 23 et 24 août.
Le projet Shiprider consiste à attribuer réciproquement des pouvoirs policiers aux agents des deux pays. De cette manière, ces policiers sont habiletés à réprimer tout agissement criminel (sécurité nautique, contrebande, immigration, facultés affaiblies, etc.) au-delà de leur frontière respective ce qui, sans cet accord, leur serait interdit.
Cette première opération en sol québécois visait à établir un premier contact avec les plaisanciers et à leur remettre un dépliant d’information. Une soixantaine de bateaux ont été vérifiés par l’équipe Shiprider et une vingtaine ont été escortés vers la douane parce qu’ils avaient omis de le faire. Aucun constant d’infraction n’a été émis. «Les gens sont vraiment heureux de nous voir. Ils sont très réceptifs à l’opération, indique le caporal Mario Savard, du poste de la GRC à Lacolle. On veut que les gens le sachent. C’est une première et ce ne sera pas une dernière.» Au total, 228 bateaux sont entrés au Canada, depuis les États-Unis, la fin de semaine dernière.
Collaboration
En eaux canadiennes, l’équipage est formé de trois policiers canadiens et d’un membre de la USCG qui, sous la responsabilité d’un agent canadien, pourra lui aussi intervenir pour faire appliquer les lois canadiennes. En eaux américaines, les rôles sont inversés. «La collaboration est très bonne avec les USCG», précise M. Savard.
Les policiers qui participent au projet Shiprider ont reçu une formation obligatoire pour leur permettre de connaître le droit criminel ainsi que les lois et les politiques en matière de vie privée en vigueur tant au Canada qu’aux États-Unis. Au Québec, de huit à dix policiers de la GRC ont ainsi été formés. Ils navigueront notamment sur les eaux du Richelieu, mais aussi sur le lac Memphrémagog, dans la région de Valleyfield et à Saint-Georges de Beauce.
Prochaines opérations
D’ici la fin de l’été, les membres de l’équipe du projet Shiprider vont se déplacer sur différents points d’eau du Québec qui sont partagés par une frontière avec les États-Unis. «On planifie d’autres sorties sur le Richelieu et sur la Baie Missisquoi, soutient M. Savard. La surveillance policière sur l’eau fait en sorte que les gens sont plus prudents. Ça calme les ardeurs de tout le monde et les plaisanciers l’apprécient.»
Le caporal Savard précise que le projet Shiprider sera de retour l’an prochain et annonce l’intention de la GRC d’intervenir davantage sur l’eau.