Prolifération des algues au quai des douanes à Lacolle:Les élus appuient une démarche citoyenne

Des citoyens du rang de la Barbotte, à Lacolle, ont obtenu l’appui du conseil municipal dans leurs démarches visant à convaincre l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) d’apporter des modifications au quai Richelieu. 

C’est que la jetée en pierre du quai des douanes provoque un envasement de la rivière Richelieu et les algues y prolifèrent.  Les embarcations peinent à y circuler.  Une forte odeur se dégage de cette eau stagnante et les riverains craignent que leur propriété soit dévaluée par la présence de cette mare poisseuse.

Pétition

Réal Lequin habite lui-même sur le rang de la Barbotte, à Lacolle.  Sa résidence se trouve à environ 200 pieds de cette jetée.  Il est riverain depuis 43 ans et il a entamé des démarches auprès de l’ASFC pour qu’elle apporte des modifications au quai Richelieu et qu’elle nettoie la rivière. 

Les bateaux de plaisance et les hydravions privés doivent se rapporter à cet endroit lorsqu’ils traversent la frontière américaine, sur l’eau.  Le quai a été construit sur un enrochement et l’eau ne circule plus autour de cette structure, ce qui favorise notamment l’envasement de la rivière.  «Les algues prolifèrent tellement que quelqu’un en canot ou en kayak ne passe pas, explique M. Lequin.  Elles forment un triangle de 600 pieds, vers le chenal et de un kilomètre le long de la rive.  Même une chaloupe avec un moteur de 20 forces ne passe pas.»   

Il a fait circuler une pétition que 89 citoyens de son rang ont signée.  Cette pétition a été présentée au conseil municipal de Lacolle, qui a voté une résolution lors de la dernière séance du conseil, à l’effet d’appuyer ces citoyens dans leurs démarches auprès de l’ASFC.  «On va appuyer les citoyens dans leurs démarches, explique Marielle Fabre, adjointe à la direction générale de la municipalité de Lacolle.  On souhaite qu’ils continuent leurs discussions pour qu’ils trouvent une solution.»

La pétition et la résolution votée à l’unanimité par le conseil seront acheminées aux autorités de l’ASFC.

Solutions

M. Lequin demande à l’ASFC de trouver une solution pour laisser circuler librement l’eau de la rivière et de la nettoyer.  Selon lui, le quai pourrait être détruit et la douane pourrait être installée sur une barge, dans le chenal ou encore être construite sur pilotis. 

Par le passé, il a fait des démarches auprès de l’ASFC qui ont porté leurs fruits.  En 1992, ils avaient fait une telle demande.  La solution retenue avait été de pratiquer deux ouvertures dans la jetée et de construire des passerelles, afin de favoriser la libre circulation de l’eau. 

Malgré ces modifications, le phénomène a continué de prendre de l’ampleur au fil des ans.  «Quand vous arrivez chez nous, c’est gênant!, soutient M. Lequin.  Ça dégage des odeurs.  Nos propriétés sont dévaluées par ça.  Les gens avancent en âge et plusieurs maisons sont à vendre.  Il y en a qui sont en vente depuis deux ans.»

Le 7 août dernier, les douaniers ont rendu visite à M. Lequin pour constater l’état des lieux.  «Ils ont été très compréhensifs, dit-il.  La ville nous appuie et je voulais souligner ce fait pour que tous les citoyens du rang de la Barbotte le sachent.»