Raffinerie de Napierville
Plusieurs fois par semaine, CP livre des wagons-citernes remplis d’huile de naphtalène à la raffinerie de Napierville. Il s’agit de la seule usine en Amérique du Nord à transformer le naphtalène pour en faire des boules à mites, mais aussi un additif pour le béton.
«Suite aux événements de Mégantic, je comprends l’inquiétude dans la population. Tout ce qu’on fait, on le fait de façon sécuritaire pour les employés et la population. On respecte les lois. Il y a toujours place à l’amélioration, mais on prend toutes les précautions», assure son directeur, Renaud Bussières, qui a permis au Coup d’œil de visiter ses installations.
En entrant sur le site, on remarque plusieurs wagons-citernes noirs, comme ceux de Lac-Mégantic. Le CP livre les wagons remplis de 80 000 litres de naphtalène directement à la raffinerie, sur un rail qui lui est réservé.
«Les gens l’ignorent, mais le naphtalène qu’on reçoit dans les wagons est solide à température ambiante. C’est comme un gros popsicle, explique M. Bussières. On la chauffé pour remplir les wagons et nous devons le chauffer à nouveau avec de la vapeur d’eau pour les vider.»
Les wagons utilisés par la raffinerie sont de type 111, comme ceux qui ont causé le désastre à Mégantic. Par contre, contrairement à Mégantic, ils possèdent une double paroi isolée. «C’est une des choses que je n’ai pas comprises dans l’accident de Mégantic. Personne ne parle de l’expéditeur. Au Canada, l’expéditeur est responsable de son produit. Il a la responsabilité de choisir le bon contenant, les placards appliqués doivent permettre d’identifier ce que le wagon contient et il doit être en ordre avant de l’offrir au transporteur», explique M. Bussières, qui croit que les autres moyens de transport seraient encore moins sécuritaires que le train.
«On a la chance que ce soit CP qui passe. Ils doivent passer des audits pour s’assurer d’être conformes. Toutes les 2 ou 3 semaines, des inspecteurs vérifient les rails», dit-il.
Plan de mesures d’urgence
L’entreprise est basée à Napierville depuis les années 1960. Au fil des ans, certains incidents sont survenus, mais chaque fois, des correctifs ont été apportés. Les réservoirs qui contiennent le naphtalène sont entourés d’un mur de béton, pour contenir un éventuel déversement. Des drains sont installés sous les wagons afin de récupérer les fuites lorsqu’ils sont vidés de leur contenu. Un opérateur est présent sur le site 24 heures par jour afin de surveiller les installations par caméra. Les différents bâtiments sur le site sont munis d’un système de gicleurs en cas d’incendie.
«Il n’y a pas de risque d’explosion. Il pourrait y avoir un incendie, mais ce serait comme un feu de charbon, avec de la fumée très noire», explique M. Bussières.
D’autres mesures ont été mises en place pour intervenir en cas d’incendie. À l’entrée de la raffinerie, un petit bâtiment qui sert de station de pompage. On y retrouve une réserve de 1000 gallons de mousse, qui peut être arrosée par les gicleurs. Cette mousse est aussi disponible pour les pompiers et pour la municipalité, s’ils en avaient besoin. «Nous avons un plan de mesures d’urgence, soutient M. Bussières, mais je dois admettre que nous n’avons pas de plan si 40 wagons s’empilent près de l’usine.»
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