Rage du raton laveur

Bien qu’aucun nouveau cas de rage du raton laveur n’ait été observé dans la région  depuis 2010, les autorités restent sur le qui-vive et demandent la collaboration du public pour signaler la présence d’animaux malades ou morts dans la région. La surveillance sera particulièrement rehaussée dans une quinzaine de municipalités, dont Hemmingford et Sainte-Clotilde.

Le gouvernement du Québec demande aux citoyens de la Montérégie et de l’Estrie, de signaler tout raton laveur, moufette ou renard, qui semble malade, paralysé, désorienté ou anormalement agressif.  En 2013, la zone de haute surveillance comprend 141 municipalités, dont 107 en Montérégie et 34 en Estrie. 

Parmi celles-ci, le ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP) a identifié 17 municipalités  où la surveillance sera particulièrement rehaussée, dont Hemmingford et Sainte-Clotilde. 

«On est sur le qui-vive parce des cas ont été confirmés dans le Nord des États-Unis, dans l’État du Vermont et de New York, explique Marianne Gagnier, biologiste au MDDEFP.  Dans le comté de Franklin, aux États-Unis, on ne vaccine pas les animaux.  On a eu des cas à moins de 20 km de la frontière et trois cas ont été observés dans le comté de St-Lawrence.»

Un plan de lutte efficace

Le premier cas de rage du raton laveur au Québec a été découvert en 2006, en Montérégie.  En 2007, 66 cas ont été recensés.  Cette année-là, Québec a mis sur pied un plan de lutte contre cette souche de la rage. 

Contrairement à nos voisins du sud, les autorités mènent des opérations de surveillance, mais surtout des opérations de contrôle, afin de réduire le risque d’introduction de la rage du raton laveur au Québec.  «C’est une question de santé publique, affirme Mme Gagnier, d’où nos opérations de surveillance et d’épandage d’appâts vaccinaux oraux que l’on distribue dans les habitats du raton laveur et qui le prémunit contre la rage.»

Ces appâts vaccinaux ressemblent à un sachet de ketchup verdâtre.  Les ratons laveurs, les moufettes et les renards sont attirés par l’odeur de ces «bonbons».  Plus de 600 000 de ces appâts seront relâchés cette année, dans les zones boisées, aux abords des cours d’eau et à l’occasion, près des poubelles.  L’épandage se fait en partie à la main, mais principalement à partir d’avions, qui voleront à basse altitude, au-dessus de 45 municipalités de la Montérégie et 22 de l’Estrie, entre le 19 et le 23 août.

«Nos opérations ont porté fruit, estime Mme Gagnier.  Nous avons besoin de la collaboration des citoyens afin de nous signaler la présence d’animaux  qui semblent malades ou morts.  Nos patrouilleurs vont sur le terrain afin d’aller chercher ces animaux et les analyser.  Les gens, ce sont nos yeux et nos efforts dans l’épandage de vaccins sont orientés par ces observations sur le terrain.»

Dès 2008, le nombre de cas a chuté à 32, puis 2 cas seulement en 2009 et finalement aucun nouveau cas depuis 2010.  «En 2012, 976 animaux ont été analysés, note Mme Gagnier.  Cette année, nos chiffres nous indiquent que nous allons en ramasser le même nombre.  Cependant, on remarque un petit relâchement des signalements par la population, qui a chuté de 34% par rapport à l’an dernier.  Les gens doivent rehausser leur vigilance.»  

Des moyens simples pour prévenir la rage

La maladie de la rage se transmet par le sang et la salive.  En cas de morsure ou de contact avec la salive d’un animal infecté, un vaccin doit être administré rapidement pour  se protéger contre la rage.  Il faut d’abord nettoyer la plaie avec de l’eau et du savon pendant 10 minutes et communiquer rapidement avec Info-Santé en composant le 8-1-1. 

La meilleure façon d’éviter de contracter la rage demeure la prudence en présence d’animaux inconnus, qu’ils soient sauvages ou domestiques.  «Il ne faut pas nourrir les ratons laveurs, pour ne pas qu’ils prennent l’habitude de s’approcher des habitations», explique Mme Gagnier.  La rage du raton laveur peut aussi être transmise à vos animaux de compagnie, d’où l’importance de les faire vacciner contre cette maladie.

LA RAGE, EN BREFE:

– Il n’y a jamais eu de cas de rage chez l’humain, causé par la souche de la rage du raton laveur au Québec ni au Canada.

– Au Québec, il n’y a eu que deux cas rapportés de la rage chez l’humain depuis 1964.  Un était issu de la souche de la rage du renard et l’autre de la souche de la chauve-souris, qui avait malheureusement causé le décès d’un enfant, en octobre 2000.

– Au Canada, seulement 4 cas de cette maladie ont été rapportés depuis 1985, tous associés à la souche de la chauve-souris.

Source : Gouvernement du Québec