Saint-Blaise-sur-Richelieu fête 125 ans

HISTOIRE – Saint-Blaise-sur-Richelieu fête cette année les 125 ans de la constitution de la municipalité, mais son histoire est beaucoup plus ancienne.

L’année 1892 marque la création de la municipalité de la paroisse de Saint-Blaise regroupant des terres détachées des cadastres de Saint-Jean-l’Évangéliste, Sainte-Marguerite-de-Blairfindie (L’Acadie), Saint-Cyprien et Saint-Valentin. Lucien Boisonneault a été élu maire à l’unanimité par les membres du conseil lors de la première réunion du conseil municipal tenue le 5 décembre.

De simple communauté desservie par un prêtre d’un village voisin, elle était devenue une paroisse catholique deux ans auparavant, en 1890. Il y avait alors 150 familles et 750 personnes. On compte aujourd’hui environ 1900 habitants.

Nom

Saint-Blaise doit son nom à Blaise de Sébaste, un saint martyr invoqué pour guérir les maux de gorge. Des pèlerinages y seront organisés et encore récemment, les gens se rendaient à Saint-Blaise pour la bénédiction des gorges.

En 1993, la municipalité adoptait l’appellation de Saint-Blaise-sur-Richelieu pour marquer sa proximité avec la rivière.

Agriculture

Dès 1815, les colons sont arrivés de L’Acadie (Maritimes) et du Bas-du-Fleuve pour s’installer sur ses terres. On parle alors d’une véritable ruée vers l’or vert.

La municipalité conservera son caractère agricole jusqu’à nos jours et sera le témoin de l’évolution des pratiques en agriculture. Elle est devenue le rendez-vous des cyclistes qui viennent y pédaler sur les longs chemins qui quadrillent le territoire pour y admirer les paysages champêtres.

Lieux mystérieux

Son noyau villageois est constitué autour de l’école qui a été construite en 1954, de la caisse Desjardins fondée en 1938, du complexe sportif, de la bibliothèque, de l’hôtel de ville et de l’église catholique maintenant fermée. Le magasin général Éthier, dont l’ouverture remonte aux années 1900, a longtemps été un des piliers de la vie villageoise.

Saint-Blaise possède des lieux mystérieux comme Beaucastel qui a été appelé le château, une magnifique maison de style victorien qui tranche avec les maisons des alentours.

Baignée par la rivière Richelieu, Saint-Blaise a toujours été aussi un lieu de villégiature avec ses chalets, sa marina, ses lieux de rencontre pour la jeunesse s’y retrouvant pour s’y baigner. Par ailleurs, les inondations de 2011 ont été un rappel douloureux de la force de la rivière Richelieu quand elle sort de son lit.  

Aussi dans l’histoire récente, l’incendie de l’hôtel de ville survenu dans la soirée du 17 juillet 2001. L’édifice avait été érigé six ans auparavant.

Patriotes

Si Saint-Blaise n’a pas été le théâtre des rebellions des patriotes, elle a abrité toutefois plusieurs patriotes et des événements ont eu lieu. Parmi les manifestations, le charivari du 27 octobre 1837 mené par le député de L’Acadie, le docteur Cyrille-Octave Côté, contre le lieutenant de milice Dudley Flowers à sa résidence.

De belles demeures sur la Grande-Ligne (rue Principale), les maisons David et Éloi Roy, témoignent toujours des événements de l’époque. Des patriotes s’étaient embusqués dans les environs, le 27 novembre 1837, pour attendre Joseph-Armand Chartrand, un présumé délateur qui a été soumis à un procès expéditif avant d’être exécuté.

Feller

D’autres manifestations ont visé la mission protestante de la Grande-Ligne. Car le passé de Saint-Blaise est intimement rattaché à celui de la mission d’Henriette Feller et Louis Roussy, venus de Suisse en 1836, pour propager la foi protestante dans un milieu francophone catholique. Leur arrivée n’a pas été sans inquiéter les hautes autorités religieuses après la conversion de familles. Saint-Blaise est d’ailleurs considérée comme le berceau du protestantisme francophone en Amérique.

Une petite école a d’abord été logée dans le grenier de la maison de Jean-Baptiste Lévesque. Elle deviendra plus tard l’Institut Feller, le plus important collège franco-protestant au Canada.

En 1943, pendant la Deuxième Guerre mondiale, les installations de l’établissement ont été réquisitionnées pour y établir le camp 44. Plus d’un millier de prisonniers y seront incarcérés, dont des officiers nazis de haut rang qui fomenteront des complots et tenteront des évasions.

La Place Feller, aménagée devant l’église Roussy Memorial, et la création du parcours d’interprétation de la Place Grande-Ligne devant la maison Lévesque, permettent de faire vivre cette page d’histoire.

Merci à Monique Paradis, du comité du 125e de Saint-Blaise-sur-Richelieu, et Julie Gagnon, de la municipalité, pour le prêt de photos ainsi qu’à Nicole Poulin et la Société d’histoire du Haut-Richelieu (SHHR) pour sa précieuse collaboration.