Saint-Cyprien veut réduire de 20% sa production de déchets

Générant 20% plus d’ordures par habitant que la moyenne québécoise, Saint-Cyprien-de-Napierville entend faire la guerre aux déchets dans le but de réduire la quantité qui sera enfouie et ainsi diminuer la facture des contribuables.  Pour rejoindre la moyenne provinciale, les citoyens de la municipalité devront jeter moins et recycler près de 35% plus qu’ils ne le font présentement.

@Chaque Cypriote génère en moyenne 355 kg d’ordures par année, alors que le Québécois moyen en produit 302 kg.  L’objectif que la municipalité souhaite atteindre en 2014 implique donc une réduction d’environ 20% de la quantité de déchets destinés à l’enfouissement.

Il faut savoir que les municipalités doivent payer pour chaque tonne de déchets qui sera enfouie.  Inversement, plus elles recyclent, plus elles reçoivent de redevances de la part de Recy-Québec.

«Les coûts augmentent et de plus en plus de responsabilités sont pelletées vers la municipalité par le gouvernement, explique Nancy Trottier, directrice générale de Saint-Cyprien-de-Napierville.  Ce sont des factures sur lesquelles on n’a pas de contrôle.»  En réduisant la quantité de déchets destinée à l’enfouissement, les citoyens ont le pouvoir de réduire d’autant leur facture.  «Si on peut récupérer là, on va pouvoir réinjecter cet argent, si c’est 7 000$ ou 20 000$, pour faire du pavage, acheter un module de jeu…», explique Mme Trottier.

C’est dans cet esprit d’ailleurs que le conseil envisage de réduire la fréquence de la collecte des ordures pendant la période hivernale.  Par cette mesure, les citoyens seront encouragés à recycler davantage, plutôt qu’à jeter. 

Recyclage

En ce qui a trait aux matières recyclées, les citoyens de Saint-Cyprien se situent largement en deçà de la moyenne québécoise.  Ils recyclent en moyenne 90 kg par année, par habitant, alors que la moyenne provinciale est de 120 kg par année.  S’ils veulent atteindre leur objectif en 2014, ils devront donc recycler près de 35% plus qu’ils ne le font présentement.

À Saint-Cyprien, la collecte des matières recyclables se fait en vrac.  Les citoyens n’ont pas besoin de les trier, ce qui devrait représenter un incitatif.  «Ce n’est pas compliqué à faire.  C’est un gros minimum que de rejoindre le Québécois moyen.  Les gens s’imaginent encore que les camions de recyclage se retrouvent au dépotoir», déplore Mme Trottier.

Incitatif

Il semble que Saint-Cyprien soit sur la bonne voie.  Selon des données fournies par la municipalité, ce sont un peu plus de 815 tonnes de déchets qui ont été générés par les Cypriotes, en 2012, contre 675 tonnes, en 2013.  «Le recyclage, c’est bon pour tout le monde, soutient Normand Lefebvre, maire de la municipalité.  C’est bon pour le budget et c’est bon pour l’environnement.»

D’ailleurs, dans le but d’inciter à population à rejoindre la moyenne québécoise, le conseil a consenti une réduction immédiate de la taxe reliée à la cueillette des ordures et des matières recyclables dans le budget 2014, avant même que les cibles n’aient été atteintes.  «Ma vision et la vision du conseil, c’est utilisateur-payeur.  Si on reçoit une subvention pour le recyclage, elle est dédiée au recyclage, explique M. Lefebvre.  Ça incite à recycler davantage quand on voit que ça coûte presque rien.»