Saint-Édouard: Ascenseurs Viau blâmée pour le décès d’un travailleur

ACCIDENT – La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) blâme l’entreprise Ascenseurs Viau de Saint-Édouard pour le décès de son employé Éric Martel survenu le 19 février. L’apprenti mécanicien effectuait l’entretien d’un trottoir roulant sur le campus de l’Université de Montréal lorsqu’il a été victime d’un accident mortel.

Dans son rapport d’enquête rendu public le 25 août, la CNESST conclut que l’accident est survenu parce qu’une zone d’entraînement, située sous le trottoir roulant où l’homme travaillait, était accessible alors que l’appareil était en marche. La main et le bras gauches du travailleur ont été entraînés dans cette zone dangereuse.

La CNESST retient une deuxième cause, soit celle de ne pas avoir éliminé les phénomènes dangereux liés aux pièces en mouvement.

Pour effectuer une inspection visuelle, le travailleur devait accéder à une zone d’entraînement située sous le trottoir roulant, alors que des pièces en mouvement sont accessibles.

«Aucun protecteur ne limitait l’accès au cylindre et à la courroie en rotation du trottoir roulant, et aucune méthode de contrôle des énergies dangereuses n’était appliquée», lit-on dans le rapport d’enquête de la CNESST.

La CNESST blâme aussi l’Université de Montréal, pour ne pas avoir sécurisé les équipements du trottoir roulant.

«Des employés de l’université comme les plombiers devaient circuler dans cette salle mécanique et étaient eux aussi exposés à ces pièces en mouvement», soutient-elle dans son rapport.

Correctifs

La CNESST exige qu’Ascenseurs Viau et l’Université de Montréal développent des procédures de contrôle des énergies dangereuses sécuritaires. L’université devra aussi s’assurer de sécuriser ses machines.

La CNESST affirme que certains correctifs demandés ont déjà été apportés et que d’autres sont en cours d’exécution.

Ascenseurs Viau a reçu une amende variant entre 16 317 $ à 65 269 $, pour une première infraction. Le montant exact de l’amende est confidentiel, précise Marie-France Vermette, porte-parole de la CNESST.

Le Coup d’œil a communiqué avec le propriétaire de l’entreprise de Saint-Édouard, mais n’a pas eu de retour d’appel.

Des solutions

Selon Marie-France Vermette, de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail, différents dispositifs permettent de contrôler les énergies dangereuses qui auraient pu être appliquées au trottoir roulant.

«Ça aurait pu être un bouton qui permet de faire fonctionner le trottoir au ralenti pour permettre de faire l’inspection visuelle. C’est le travailleur qui a la manette dans les mains et l’appareil s’arrête dès qu’il lâche le bouton», explique-t-elle.