Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix: un véritable enfer blanc sur la route 223

ACTUALITÉ – Des voitures enlisées et abandonnées çà et là par leurs propriétaires, des sauvetages en motoneige, la circulation paralysée pendant plus de 24 heures: la route 223 s’est transformée en un véritable enfer blanc, les 4 et 5 janvier.

En carrière, Gilles Bastien n’a jamais vécu pareille situation. Le directeur du Service de sécurité incendie de Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix n’est pas prêt d’oublier la tempête de poudrerie qui a coupé le principal lien entre sa municipalité et Saint-Jean-sur-Richelieu.

Dans la nuit du 4 au 5 janvier, un mur blanc s’est dressé entre les deux agglomérations, semant le chaos sur son passage.

«Aux incendies, la tempête a commencé lorsque nous avons été appelés en renfort pour un feu à Sherrington. À trois heures du matin, le 5 janvier, notre citerne a été demandée. Nous ne nous sommes jamais rendus. Elle s’est enfoncée dans la neige sur la 4e ligne à Saint-Valentin», explique M. Bastien.

Un mur blanc se dressait devant les automobilistes sur la route 223 qui a été fermée à la circulation pendant plus de 24 heures.

Voitures enlisées

Le même sort attendait de nombreux automobilistes quelques heures plus tard sur la route 223. Ceux qui ont tenté de rejoindre Saint-Jean-sur-Richelieu tôt le 5 janvier ne se sont jamais rendus.

«La Sûreté du Québec recevait des demandes de gens pour aller les chercher sur la route. Ils n’étaient pas dans le fossé. Ils étaient enlisés sur le chemin en raison de la présence de lames de neige», raconte M. Bastien.

Les sauveteurs se sont organisés rapidement. La priorité était d’aller chercher les automobilistes coincés dans leur véhicule. Un appel a été lancé pour trouver des motoneiges, notamment via le Club de motoneige du Haut-Richelieu.

«En collaboration avec la Sûreté du Québec, nous avons fait un poste de commandement à la caserne de Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix. Nous avons mis deux motoneiges sur la plate-forme d’une remorqueuse. Nous sommes allés le plus loin possible sur la route 223 avec le camion, puis nous les avons descendues», résume M. Bastien.

Une quinzaine d’automobilistes ont ainsi été rejoints par les autorités et transportés au poste de commandement. D’autres avaient déjà trouvé refuge chez des résidents du secteur.

«En fin de journée, c’était carrossable. Je ne me souviens pas d’une tempête aussi exceptionnelle. Heureusement, il n’y a pas eu de blessés.»

-Gilles Bastien, directeur du service de sécurité incendie de Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix

Le directeur du Service de sécurité incendie de Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix ne se rappelle pas d’avoir vécu une telle tempête de poudrerie dans sa carrière.

Déneigement

«Une fois le chemin fermé et les gens à l’abri, nous n’avons pas eu à intervenir dans la journée. Nous avions six motoneiges à Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix et trois à Lacolle pour couvrir le territoire», indique M. Bastien.

Une dizaine de pompiers ont dormi à la caserne dans la nuit du 5 au 6 janvier. Habituellement, l’équipe est sur appel.

«Il fallait prévoir le pire. Une charrue était disponible pour nous. On aurait réussi à se rendre partout, mais par chance, il n’y a pas eu d’appels», résume M. Bastien.

Il a fallu des heures pour dégager la route 223 le 6 janvier, puisque les remorqueurs devaient travailler de pair avec les déneigeurs.