Sécurité des écoliers : Des conducteurs font fi des règles
Vitesse excessive, non-respect des consignes des brigadiers et dépassements des autobus scolaires dont les feux intermittents clignotent. Policiers, brigadiers et chauffeurs d’autobus de la région sont témoins, tous les jours, de comportements délinquants d’usagers de la route qui peuvent mettre en péril la sécurité des écoliers.
Dominique Flagothier est brigadière à Napierville depuis 8 ans, à l’intersection des rues de l’Église et St-Gabriel. Elle fait traverser les enfants matin et soir, sur la traverse pour piétons, que l’on reconnait par les marques hachurées de couleur jaune, sur la chaussée.
Rappelons que le Code de la sécurité routière oblige les conducteurs à immobiliser leur véhicule lorsqu’une personne s’engage dans un passage piétonnier et qu’il n’y a pas de feux de circulation. Un règlement très peu respecté par les automobilistes, selon Mme Flagothier. «La semaine dernière, une dame est passée et j’étais là! J’ai tellement peur parfois. J’étais en train de traverser et j’ai crié à un enfant d’arrêter et la voiture s’est arrêtée au milieu de la zone hachurée. Si l’enfant avait été là, il serait sous la voiture! Je ne devrais même pas avoir à mettre mon stop. Ils devraient arrêter s’il y a des piétons.»
Des histoires qui donnent des frissons dans le dos, Mme Flagothier en a plusieurs à raconter. Comme cette fois où elle était au centre de la rue avec son panneau d’arrêt en main et qu’une voiture est passée entre elle et le trottoir.
La vitesse excessive est aussi problématique sur la rue de l’Église, selon la brigadière. «Les gros camions passent tellement vite! J’en suivais un l’autre jour et il roulait à 70 km/h. C’est trop rapide pour une zone scolaire.»
Napierville veut limiter la vitesse
Comme la rue de l’Église est une route numérotée (la route 219), c’est le ministère des Transports du Québec (MTQ) qui a juridiction quant à la signalisation routière.
Depuis plusieurs années déjà, la municipalité de Napierville fait des représentations auprès de ce ministère afin d’obtenir une réduction de la vitesse maximale permise sur la rue de l’Église, qui est de 50 km/h à l’heure actuelle. «On a demandé que ce soit 30 km/h, explique Ginette Pruneau, directrice générale de Napierville. Ce qu’on a obtenu, ce sont des feux clignotants, à l’entrée et à la sortie des écoles. Il y a aussi des bonshommes peints sur le pavé, qui annoncent la zone scolaire.»
Questionnée quant à l’effet qu’a eu l’installation de ces feux clignotants il y a quelques années, sur le comportement des automobilistes, Mme Flagothier est catégorique. «Veux-tu que je sois honnête? Ça ne change rien!»
À Saint-Bernard-de-Lacolle et à Hemmingford, il y a des zones scolaires dont la limite de vitesse permise est de 30 km/h, même si ce sont des routes numérotées, selon Mme Pruneau. «À Saint-Bernard, le passage piétonnier est près d’une intersection. Quand les maisons sont rapprochées, quand il y a une courbe ou quand il y a une moins bonne visibilité, le ministère accepte de changer les limites permises. Pour le MTQ, la zone n’est pas problématique à Napierville. On leur a pourtant dit que c’est une route de transit avec des camions lourds qui passent et qu’il y a plus de circulation.»
La municipalité de Napierville compte revenir à la charge afin de convaincre le MTQ. «Ce sont les élections qui s’en viennent, mais on va sûrement présente de nouvelles résolutions après», indique Mme Pruneau.
Saviez-vous que…
-Si vous dépassez ou croisez un autobus scolaire dont les feux rouges intermittents clignotent, vous commettez une infraction entraînant l’accumulation de 9 points d’inaptitudes et une amende de plus de 200$.
-Rouler à 60 km/h dans une zone de 30 km/h est une infraction qui entraîne l’accumulation de 2 points d’inaptitudes et une amende de plus de 105$.
-Selon la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ), il est 16 fois plus sûr d’utiliser l’autobus scolaire que de circuler en auto, à bicyclette ou à pied.
-Le plus grand danger en transport scolaire se situe à l’extérieur de l’autobus et c’est au moment de monter et de descendre de l’autobus, que les enfants sont le plus vulnérables.
-Les écoliers doivent compter 10 pas en sortant de l’autobus avant de traverser, de façon à s’en éloigner suffisamment pour leur permettre de voir et d’être vus par le conducteur.
-Les essais de collisions d’autobus scolaires menés par Transports Canada ont révélé que le port d’une ceinture de sécurité sous-abdominale pourrait nuire à la sécurité des enfants. Ils seraient plus susceptibles de subir des blessures graves à la tête et au cou, en cas de collisions frontales.
À lire aussi : Infractions et comportements dangereux