Un accident, plusieurs causes
Une collision grave n’est jamais le résultat d’une seule cause, fait valoir la Sûreté du Québec.
Parmi les principales raisons relevées au début des années 2000 pour expliquer un accident grave, «le facteur humain représentait 85%, environ 5% la mécanique et environ 10% la cause environnementale, soit la météo et la configuration des lieux. Aujourd’hui, le facteur humain est pratiquement rendu à 95%. Les routes sont conçues pour être de plus en plus sécuritaires et les véhicules aussi. C’est pour ça qu’on cible les comportements à risque (cellulaire, vitesse, alcool, fatigue, ceinture), c’est la base de nos collisions», souligne le sergent Ronald McInnis, porte-parole de la Sûreté du Québec.
Malgré tout, le bilan routier au Québec est en constante amélioration depuis sept ans. Le nombre d’accidents est passé de 140 969 à 104 070 collisions en 2012, une baisse de 26,18%. Le nombre de victimes, incluant les morts, a, quant à lui, connu une diminution de 21,66% pour s’établir à 39 541 l’an dernier. Cette tendance à la baisse est d’autant plus marquée au niveau des décès. En 2006, 720 personnes ont laissé leur vie sur les routes du Québec, contre 436 en 2012, une chute non négligeable de 39,4%.
«Le bilan s’améliore depuis les dernières années, mais pour nous, un mort, c’est toujours un mort de trop. Mais dans l’ensemble, il y a une nette amélioration», conclut le sergent McInnis.
La Table de sécurité routière s’attaque aux jeunes et à l’alcool
Des peines plus sévères imposées aux jeunes chauffards et un dépistage systématique des conducteurs dans les barrages routiers sont du nombre des nouvelles recommandations qui seront déposées à l’automne par la Table québécoise de la sécurité routière, a appris TC Média.
Le groupe de travail réunissant une quarantaine d’organismes planche actuellement sur la réalisation d’un troisième rapport qui comptera entre 20 et 30 recommandations et qui sera déposé cet automne, quatre ans après la publication du deuxième document.
Parmi les points auxquels la Table s’intéresse, figure l’article 233 du Code de procédure pénale du Québec qui limite à 100$ l’amende totale pouvant être émise à un mineur, une aberration juge Jean-Marie De Koninck, le fondateur de l’Opération Nez Rouge et président de la Table. «On veut interpeller pour faire changer ça. Ça n’a pas de bon sens. C’est pratiquement un incitatif pour les jeunes», indique celui qui est aussi professeur au département de mathématiques et de statistiques à l’Université Laval.
Selon cette disposition légale, un conducteur âgé de moins de 18 ans ne peut recevoir une contravention de plus de 100$, même s’il commet, entre autres, un grand excès de vitesse (GEV). À titre d’exemple, un automobiliste surpris à rouler 180 km/h dans une zone de 100 km/h se voit donner un constat d’infraction de 1 277$, sauf pour un mineur… «Ça n’a pas de sens! Les jeunes sont les plus concernés par la vitesse», ajoute M. De Koninck.
Soulignons que dans son premier rapport publié en juin 2007, la Table avait recommandé au gouvernement de sévir contre les automobilistes surpris à faire un GEV. Une mesure qui a été mise en place dès le 1er avril 2008.
L’alcool au volant
Le président a révélé par ailleurs que la Table songe aussi à l’idée de suggérer un dépistage systématique à tous les conducteurs qui passent dans un barrage policier pour contrer l’alcool au volant. «Pour les vrais alcooliques qui sont sous l’effet de l’alcool, ça ne paraît pas. Il semble que la moitié des conducteurs fautifs passe le barrage sans se faire prendre», note Jean-Marie De Koninck. Il souhaite donc que le Québec emboîte le pas à l’Australie et à l’Angleterre et que chaque automobiliste, dont l’aptitude de conduite est vérifiée dans un barrage, soit soumis à l’appareil de détection approuvé, l’outil qui permet aux policiers de détecter la présence d’alcool dans l’organisme.
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