Un temps des sucres exceptionnel
La saison des sucres 2013 fut exceptionnelle, si l’on en croit les statistiques compilées par Tourisme Montérégie. Avec un achalandage qui a grimpé de 5% à 20%, les acériculteurs locaux se réjouissent, surtout après une saison 2012 difficile.
«On est satisfaits de la saison qu’on a eue, surtout après la saison passée où il a fait trop chaud, trop de bonne heure, explique Yvan Poissant, propriétaire de la cabane à sucre Dinelle, à St-Rémi. C’est une très bonne année, tant en quantité qu’en qualité. Quand il fait 27 ou 28 degrés dehors comme ce fut le cas l’année dernière, les gens ne viennent pas au sucre. On a eu 15% à 20% plus de monde que l’an passé.»
Même son de cloche du côté de l’Érablière Saint-Valentin. «Les conditions climatiques ont été favorables cette année, avec beaucoup de variations de température. Le sirop est de très bonne qualité et on en a produit une plus grande quantité cette année, soutient Karen Potvin, gérante de l’érablière. Quand il fait trop chaud, comme l’an passé, les gens sont plus portés à aller à la cantine ou à se faire des BBQ. On a eu plus de gens cette année et ils sont venus plus longtemps.»
Une excellente saison partout en Montérégie
Selon Tourisme Montérégie, la saison des sucres 2013 a connu une augmentation de l’achalandage de 5% à 20%. Toujours selon Tourisme Montérégie, cette région occupe le haut du pavé, avec 43% du marché de l’agrotourisme au Québec avec près d’un million de visiteurs par année.
Plus de 60% d’entre eux, qui pratiquent une activité agrotouristique en Montérégie, y retournent plus d’une fois par année, ce qui génère près de 3 000 000 de visites annuellement. Selon les données de Tourisme Montérégie, le temps des sucres était le deuxième produit agrotouristique le plus couru en Montérégie en 2012, avec près de 600 000 visites. Il semble qu’en 2013, la région a dépassé le cap des 600 000 visiteurs.
Le meilleur sirop de la Montérégie est à St-Valentin
L’acériculteur Le sirop du Granlou, de St-Valentin, a remporté, le 13 mai dernier, la première place lors de la 4e édition de la compétition «La Grande Sève», organisée par la Commanderie de l’Érable, avec la collaboration de la Société des alcools du Québec (SAQ).
Une quarantaine de sirops avaient été présélectionnés. «Quatre commissions de cinq à six juges ont goûté les sirops, explique André Caron, directeur à la SAQ. Les juges mandatés sont des spécialistes en produits provenant de divers milieux : journalistes, chimistes, sommeliers et experts des produits de la SAQ. Les échantillons ont été dégustés à l’aveugle.»
Le sirop du Granlou s’est donc classé bon premier sur 40, remportant du même coup le Grand prix de la Montérégie. C’est dans ces termes que les juges ont décrit le sirop d’érable du «Granlou» : «Une belle robe foncée rousse. Au nez, on retrouve l’érable, la vanille, la tire d’érable, le beurre, les céréales avec quelques notes de pain grillé et de café moka. Les saveurs sont franches et équilibrées. La finale est sur le sucre d’orge. Il est agréable avec une belle complexité. Sa texture est onctueuse et d’une belle intensité.»
Selon la SAQ, cette compétition se veut une façon de mettre en valeur les meilleurs sirops d’érable de nos terroirs québécois et aussi une occasion unique de comparer et de partager les progrès que connaît ce produit exceptionnel bien d’ici.
Les propriétaires du Sirop du Granlou, Ghislaine et Jean Louis Fleury, exploitent une érablière de 2000 entailles, mélangeant érables argentés dans ses parties basses et érables à sucre sur le coteau. L’eau y est récoltée à l’ancienne, dans des seaux, avec le plus grand soin, par la solide armée d’amis du couple retraité. Fait à noter, c’est dans cette même érablière que les deux enfants des Fleury ont procédé aux premiers tests de qualité du filtrat obtenu par l’osmose de l’eau d’érable. Cette eau, aujourd’hui commercialisée sous le nom de marque «De l’Aubier», a remporté le prix 2012 de la meilleure eau au monde, toutes catégories confondues, au Concours international des eaux embouteillées de Barcelone, parmi 75 soumissions provenant de 19 pays différents.