Une minière convoite le sous-sol de Hemmingford

ACTUALITÉ – Une compagnie minière a récemment fait l’acquisition de 40 titres miniers, aussi appelés claims, couvrant une superficie d’environ 140 km2 à Hemmingford. L’entreprise veut faire de l’exploration de surface dans l’espoir d’y trouver du zinc.

Métaux Osisko a acquis ces droits en mars. Elle en a fait l’annonce par voie de communiqué le 25 mai. Un avis afin d’informer la population est aussi paru dans l’édition du Coup d’œil du 31 mai. Cette entreprise, dont les bureaux sont situés à Montréal, emploie 10 personnes et son chiffre d’affaires est d’environ 30 M$. Elle se spécialise dans l’exploration de métaux de base comme le cuivre ou le zinc.

Au total, les titres miniers détenus par l’entreprise à Hemmingford s’étendent sur une superficie de 13 865,56 hectares (138,66 km2)

Les citoyens ne devraient néanmoins pas voir de machinerie lourde débarquer dans leur cour.

«Nous faisons des travaux préliminaires, explique Christina Lalli, directrice des relations avec les investisseurs chez Métaux Osisko. Ça peut être de l’échantillonnage à la main ou des vols aéromagnétiques par avion pour déterminer s’il y a présence de métaux de base.»

Mme Lalli précise que l’entreprise ne fera pas de travaux invasifs ni de forage. «Nous sommes une compagnie d’exploration, dit-elle. Nous ne sommes pas en production.»

Sinon, une entente serait négociée avec les propriétaires des terrains touchés, assure-t-elle.

«Nous sommes une compagnie publique. À moins de vouloir perdre notre réputation, on ne peut pas faire n’importe quoi, poursuit Mme Lalli. On a des actionnaires qui ne veulent pas qu’on agisse comme ça.»

De plus, si Métaux Osisko trouve un filon, les citoyens en seront informés. «Comme compagnie publique, on émet nos communiqués avec les résultats de nos travaux aussitôt qu’on les a en main, dit-elle. Il faut entrer en communication avec la communauté et le maire. Il faut de l’acceptation sociale.»

On ne sait toujours pas quand les premiers travaux d’exploration débuteront. «On a acheté beaucoup de claims dans différentes régions, mais ce sont les géologues qui vont prioriser où les travaux vont débuter», dit Mme Lalli.

Réaction

Le préfet de la MRC des Jardins-de-Napierville et maire du canton de Hemmingford, Paul Viau, se fait rassurant.

Il rappelle que de tels travaux d’exploration dans le but de trouver du zinc ont déjà été exécutés il y a 25 ans.

«C’est un claim assez massif, convient-il. C’est immense comme superficie. J’ai rencontré le président [de Métaux Osisko, Paul A. Dumas] en juin et il m’a assuré qu’il n’avait aucune intention de faire de l’exploitation s’il n’y avait pas d’acceptabilité sociale.»

Qu’est-ce qu’un claim ?

Le claim est un bail qui lie son détenteur au gouvernement du Québec. Il donne le droit exclusif à celui qui le possède de rechercher des substances minérales sur le terrain concerné. Sa validité est de deux ans.

N’importe qui peut obtenir ces titres miniers, à condition de respecter certaines exigences, comme celle d’investir une somme minimale pour l’exécution de travaux d’exploration au cours de la durée du bail.

«Si on ne réalise pas de travaux, on perd le bail et le titre minier retourne dans la base de données et il reste ouvert pour n’importe qui d’autre qui veut l’acheter après», explique Christina Lalli, directrice des relations avec les investisseurs chez Métaux Osisko.