Menacée d’expulsion à 98 ans: Immigration Canada veut voir ses diplômes

ACTUALITÉ – Il y a quelques semaines, l’histoire de Micheline Leroux faisait la une du Coup d’œil. Cette Française de 98 ans demande un statut de résidente permanente pour pouvoir habiter avec sa fille, Ghislaine Fleury, à Saint-Valentin, mais les embûches sont nombreuses. Après lui avoir imposé un test de syphilis, voilà qu’Immigration Canada lui demande ses diplômes. On vient aussi de lui apprendre que sa demande de prolongation de visa est refusée.  

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Mme Fleury a rencontré le député fédéral de Saint-Jean, Jean Rioux, le lundi 13 août, dans ses bureaux, pour obtenir de l’aide et faire aboutir son dossier.

«C’était une belle rencontre, explique Mme Fleury. J’étais contente comme tout. Il m’a dit de ne plus m’inquiéter, qu’il allait s’occuper de ça, que ce n’était plus mon problème, mais le sien. Il m’a dit que ma mère ne serait jamais renvoyée et que s’il fallait qu’il aille jusqu’au ministre, il irait.»

Diplôme

Mais voilà que quatre jours plus tard, le 17 août, elle reçoit une lettre d’Immigration Canada lui demandant de fournir le curriculum vitae (CV) de sa mère, afin de compléter sa demande de statut de résidente permanente.

«Ils veulent son CV, ils veulent connaître sa scolarité et les métiers qu’elle a faits, déplore Mme Fleury. Je ne vois pas l’intérêt. Elle ne va pas chercher un emploi.»

Pourtant, elle a déjà fourni un dossier médical complet, incluant des tests absurdes de VIH et de syphilis, qu’elle a dû subir. Par la suite, on a exigé qu’elle obtienne une évaluation faite par un gériatre, dans un délai de 30 jours. Ce dernier devait se prononcer à savoir si elle aura besoin de soins médicaux dans les cinq à dix années à venir. Micheline Leroux a 98 ans.

«J’ai commencé à paniquer un peu, confie Mme Fleury. Est-ce qu’ils vont me dire qu’elle n’a pas les diplômes qu’il faut pour immigrer ? J’ai tout de suite rappelé le député, mais il ne se souvenait plus de moi. Pourtant, il m’avait même donné son numéro de cellulaire. Il m’a passé à son adjoint.»

Elle a eu son diplôme en 1934! Je n’ai pas de copie. La guerre est passée là-dessus.

Ghislaine Fleury

Refus

Avec l’accord de Mme Fleury, l’adjoint en question a fait des démarches auprès d’Immigration Canada pour connaître l’état du dossier de sa mère.

«Il m’a confirmé qu’elle ne pourrait pas avoir de prolongation de son visa de touriste», se désole Mme Fleury.

Mme Fleury n’a toujours pas reçu cette décision par écrit de la part d’Immigration Canada. Elle est aussi en attente d’une décision à la suite d’une demande qu’elle a déposée pour obtenir un nouveau visa.

Pendant ce temps, Mme Fleury tente de répondre au meilleur de ses capacités aux incessantes demandes d’Immigration Canada afin de compléter le dossier de demande de statut de résidente permanente de sa mère.

En attendant, elle angoisse en sachant que le gouvernement canadien exige que Mme Leroux quitte le pays sans quoi, des mesures exécutoires pourraient être prises contre elle.

«Je fais quoi moi ?, désespère Mme Fleury. Je ne sais pas ce qui va advenir d’elle.»